Au cours de notre périple en Chine, ce pays équivalent à un continent, on a fait le choix de ne pas prendre l’avion pour des raisons financières et mais surtout écologiques. On a donc eu le choix entre le bus et le train et on a testé les deux ! On s'est dit qu'il fallait vraiment écrire un article car c'est une expérience à part entière.
PRENDRE LE TRAIN EN CHINE
Voyager en train en Chine est une bonne solution pour trois raisons :
C’est économique si vous voyagez en train lent
C’est un bon moyen de partager la culture locale
Cela permet de gagner du temps car vous pourrez dormir dans les trains couchettes et arriver le lendemain à destination. C’est non négligeable quand on voit les distances en Chine.
C’est pour ces trois raisons que nous avons décidé de voyager majoritairement en train lors de notre périple Chinois et non, ce n’est pas un casse-tête, n’en déplaise à Cédric Klapish !
Nous avons testé 3 types de voyages en train :
Le TGV Chinois entre Pékin et Shanghai
Le train lent en couchette dure entre Suzhou et Zhangjiajie
Le train lent assis combiné à une correspondance en train couchette entre Zhangjiajie et Chengdu.
Pour partager au mieux notre expérience, on vous décrit chaque type de voyage et leur bons et moins bons aspects ! Mais avant, voici notre récapitulatif général d’une expérience en gare chinoise.
- Les gares en Chine -
De manière générale, les gares sont très grandes. Prévoyez donc un peu plus de temps qu’en France pour accéder au train, notamment en raison des nombreux checks. En moyenne, on est arrivées 1 bonne heure avant nos trains. Pourquoi ?
D’abord, il faut entrer dans la gare. Pour cela, il faut avoir le ticket de train en version papier qu’il faut retirer au guichet avec personnel car il est nécessaire de montrer son passeport pour avoir le-dit ticket. Ne testez pas les guichets automatiques, c’est une perte de temps. Dans certaines gares, ces guichets ne sont pas à côté de l’entrée comme à Shanghai ou à Pékin.
Attention : si vous achetez votre ticket en ligne, il faut absolument que les informations renseignées soient exactement les mêmes que sur votre passeport sinon, vous n’aurez pas vos tickets. En réservant avec Trip.com, vous recevez un numéro de réservation par mail commençant souvent par « E », c’est cette référence qu’il vous faudra présenter au guichet au moment du retrait.
Une fois les tickets papier en main, il faut se rendre à l’entrée de la gare pour un premier contrôle des tickets et passeports, auxquels s’ajoute un contrôle des bagages semblable à celui des aéroports, qui nous semble toutefois un peu superficiel dans la mesure où on a voyagé avec des ciseaux à ongles, des rasoir et même un petit opinel. Au-delà de ça, c’était surtout très chiant dans notre cas de devoir systématiquement enlever et remettre nos deux sacs à dos.
Passés les contrôles de sécurité, on s’est retrouvées la majorité du temps dans des énormes halls où se trouvent pas mal de commerces (pour des achats de dernière minute avant 24h de transport…attention toutefois aux prix qui flambent un peu, on a encore le souvenir d’un pomelo payé 4x plus cher que le prix normal) mais surtout avec un écran d’affichage au moins deux fois plus grand que celui de la Gare Montparnasse sur lequel s’affiche des dizaines de trains ainsi que les portes d’embarquement. Assez pratique pour attendre au bon endroit. L’ambiance de ces halls est similaire à celle d’une gare française par un jour de grève de la SNCF, ça grouille partout, tout le monde se bouscule pour être le premier dans le wagon alors que bon…tout le monde a une place attitrée…mais c’est Chinois.
Concernant l’embarquement du train, les portes (automatiques) ouvrent de manière variable entre 15 et 25 minutes avant le départ du train. On vous demandera une fois de plus de montrer votre billet et votre passeport. Dans certaines gares, il faut passer aux portes se situant aux extrémités où se trouvent des agents et non au niveau des portes automatiques qui ne reconnaissent pas les passeports étrangers. Une fois la porte d’embarquement passée, ne rangez pas tout de suite votre passeport et votre ticket qui peuvent vous être à nouveau demandés à l’entrée du train. Tous ces contrôles sont un peu chiants, mais l’avantage est qu’il y a peu, si ce n’est aucune chance de se tromper de train.
Enfin, car oui, ce n’est pas terminé, ne perdez pas votre billet : on vous le demandera lors de votre sortie en gare d’arrivée. Et oui, ils sont malins ces Chinois ! On se sera en tout et pour tout fait contrôler en moyenne 4 fois avant d’arriver dans le train à chaque fois. En d’autres termes, on pense que le taux de fraude est proche du néant en Chine !
- Réaliser une correspondance -
Si vous faites de longues distances en train, vous serez sûrement amenés à avoir des correspondances qui nous ont d’ailleurs valu quelques sueurs de stress car on avait 45 min de changement et 45 minutes de retard… Il faut retenir que 45 minutes de changement ce n’est pas du luxe car vous devrez sortir de la gare pour y rentrer et repasser les différents contrôles. Pour vous simplifier la vie, si Trip.com vous propose un trajet avec correspondance c’est qu’il est faisable. Ne vous amusez pas à en créer avec 15 ou 20 minutes de changement comme on avait envie de faire, car avec du recul, ça nous semble impossible…
- Le TGV Chinois -
C’est un long ver de terre blanc ! Blague à part, nous avons eu l’occasion de le tester pendant 6 heures entre Pékin et Shanghai. Il est confortable et il y a des prises et ports USB sur chaque rangée. Il parait qu’il y a aussi du wifi mais un numéro de téléphone Chinois est requis pour pouvoir s’y connecter. Si vous entrez dans le train dans les premiers – ce qui a été notre cas – vous pourrez remarquer que quelqu’un tourne tous les sièges du train. Tout le monde voyage donc dans le sens de la marche !
Côté pratique, il y a des toilettes hautes et basses dans ces trains ainsi que de l’eau chaude si vous avez des nouilles lyophilisées (oui toujours et encore, on se fond dans la masse !). Mais si vous n’avez pas anticipé, pas d’inquiétude, des chariots vendant boissons et nourriture font des allers-retours durant tout le trajet. Comme dans l’avion, il y a aussi des personnes qui passent pour vendre des bricoles comme des jouets en forme de train qui font de la musique et de la lumière.
Globalement, le voyage en TGV est confortable. Il faut juste croiser les doigts pour ne pas avoir un chinois qui passe son temps au téléphone à côté de vous, ou bien un autre qui regarde sa série préférée volume à fond et sans écouteurs bien sûr. On retiendra donc de ce trajet, que les TGVs sont beaucoup plus bruyants qu’en France et un peu plus larges aussi (rangé de 2-3 au lieu de 2-2).
- Le train lent -
Ces trains sont assez vieux et très authentiques. De couleur verte foncée, on aurait presque l’impression d’y accéder via la voie 93/4 pour Poudlard…sauf qu’il n’y a pas de bonbons magiques goût crotte de nez en vente… quoi que, les bonbons pattes de poulet existent.
Pour être honnête, les odeurs de ce train sont loin d’être agréables car il est possible de fumer à l’intérieur même du train au niveau des plateformes, dont les portes sont rarement fermées. On vous laisse donc trouver la conclusion par vous-même. A cela s’ajoute l’odeur des toilettes à la turc qui, sans mauvais jeu de mots, ne sentent jamais la rose. Heureusement qu’une petite musique d’ambiance chinoise est diffusé dès 6h du matin, notre esprit est tout de suite beaucoup plus apaisé.
Comme dans le TGV, vous avez la possibilité d’acheter toutes sortes de choses, en passant de l’alimentaire, à la brosse à dents, aux lunettes de vue ou encore à la ceinture en cuir noir. Il y a aussi un distributeur d’eau chaude (coucou les nouilles lyophilisées) ainsi que des robinets d’eau froide qui ne servent qu’à se laver les mains, car l’eau qui en sort n’est absolument pas potable.
Ces trains présentent 4 classes de voyages :
Les « hard seats » sont des sièges assez classiques disposés tels qu’il y a un carré de 4 et un rectangle de 6 sièges par rangées.
Les « soft seats » sont vraisemblablement des sièges un peu plus mous que ceux des wagons « hard seats » avec des rangées de deux foix 4 carrés.
Les « hard sleep » sont des wagons couchettes, dont les compartiments présentant 6 lits ne sont pas séparés les uns des autres par une porte.
Les « soft sleep », les rolls roy des trains lents chinois, sont des wagons couchettes, dont les compartiments présentant 4 lits, vraisemblablement plus douillets que les « hard sleep », sont distinctement séparés les uns des autres par une porte.
N’ayant voyagé que dans des wagons « hard seats » et « hard sleep », nous ne parlons pas des deux autres classes.
Les wagons siège dur ou « hard seat »
Même si en voyant le nom on a peur de se retrouver assis sur une planche en bois, on vous rassure ce n’est pas si inconfortable. Il s’agit en réalité d’un petit matelas, plus épais que certains lits dans des auberges de jeunesses, recouvert d’un tissu amovible, qui n’a pourtant pas l’air d’être lavé très souvent, mais passons. Lors de nos 2 expériences, on a une fois été en fin de ligne donc le train était vide et on a pu s’étaler. La deuxième fois, c’était bondé et on s’est faites toutes petites ! Si vous avez besoin de charger votre téléphone, il y a une prise sous les petites tables dans chaque carré (ou rectangle), qui sont bien pratique pour écrire des articles de blog par exemple ;). La preuve en live, avec la playlist des années 2000 dans les oreilles (on avoue, on écoute Superbus et Alizée, gros retour en enfance).
La couchette dure ou « hard sleep »
Comme les wagons précédents, les « hard sleep » ne sont pas si « hard ». En termes de confort, il y a sur chaque lit 1 oreiller et une couette (utile pour contrer la climatisation qui peut être violente). En terme de propreté, on est pas certaines d’avoir eu des draps propres sur tous nos trajets.
Si vous avez le choix entre le niveau de la couchette,
La couchette basse permet d’avoir un bel espace et de se tenir assis dans son lit sans problème. Mais c’est aussi le risque que certains locaux y prennent place sans crier garde. Il y a une table entre les 2 couchettes basses donc si vous êtes à deux, c’est de l’espace en plus pour vos sacs ou pour manger.
La couchette du milieu propose moins d’espace car on ne peut pas se tenir assise (du haut de notre mètre 65, on était tordues…), mais c’est l’avantage d’avoir un espace où personne ne met les pieds et d’être protégé de la clim et de la lumière par la couchette haute.
La couchette haute est de loin le moins bon emplacement, mais aussi le moins cher. L’espace personnel est assez restreint, tenir assis tout là-haut est tout simplement impossible. Au-delà de ça, rien ne protège de la clim, ni de la lumière. Alors si vous avez de la chance la lumière et la clim ne seront pas en marche, sinon, c’est beaucoup plus gênant, comme peu le témoigner Romane.
À noter : en plus d’un lit, vous aurez également accès, pour manger notamment, à des strapontins et des petites tables en face de chaque compartiment. En revanche, pour ce qui est des prises, c’est un peu la guerre, il y en a en moyenne 1 pour 3 compartiments.
De manière générale, le réseau chinois de trains est plutôt efficace. Il y a des lignes pour aller partout, bien que certaines ne soit actives qu’en haute saison. Lors de votre voyage, ne soyez pas surpris du bruit dans les trains. Les Chinois n’ont pas les mêmes habitudes que nous et crier en pleine nuit ou faire un facetime sans utiliser d’écouteurs ne gêne personne. Mais on arrive à bon port et c’est bien pratique dans un pays aussi grand !
PRENDRE LE BUS EN CHINE
Le réseau de train n’est toutefois pas développé pour se rendre partout. On a dû prendre le bus à deux reprises : une fois pour rejoindre Xinjie en partant de Kunming, puis une autre fois pour rejoindre Hekou, la frontière Vietnamienne depuis Xinjie.
Les gares routières présentent les mêmes caractéristiques que les gares ferroviaires en Chine. Il y a des guichets pour acheter les tickets, puis des contrôles de sécurité avant d’arriver dans des salles d’embarquements avec des commerces avant de passer par une porte d’embarquement pour atteindre son bus. Étant toutefois plus petites, arriver aux pieds du bus est plus rapide qu’arriver à ceux du train.
En ce qui concerne notre expérience nous avons eu un premier trajet dans un bus loin d’être complet ce qui nous a permis de vraiment nous étaler. On reconnait qu’on a eu peur par moments, car le chauffeur roulait vite et doublait sans visibilité, bref pas le trajet le plus sécurisé qu’on ait fait, mais de loin le plus beau en termes de paysages et un des moins cher pour la distance parcouru. Notre deuxième trajet en bus, nous permettant de rejoindre la frontière vietnamienne, est assez mémorable car nous avons été assises 6h dans un mini-bus peu confortable dans lequel tout le monde fumait, sans compter les amortisseurs peu présents. Mais là encore, des paysages à couper le souffle, ça valait vraiment le coup, pour un prix dérisoire.
Petit bonus pour les toilettes lors des arrêts du bus : on est à un nouveau niveau du toilette à la turc.
LA CONCLUSION DES TRANSPORTS
Dans l'ensemble, gardez en tête que le réseau de transports en Chine est assez bien développé et que même s'il est parfois spartiate, il ne coûte pas cher et vous vivez l'expérience locale.
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